372 rue Ste-Catherine O, #410, MOntréal
Surabhi Ghosh | By chance, choice, plan or force | ....23 NOV – 21 Dec, 2024.. 23 NOV – 21 déc 2024....
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The most pleasurable patterns can bear the most sinister contradictions. My conscience haunts me when I admit that Starlink, the celestial Wifi solution of the infamous SpaceX megacorp, is one of the most beautiful sights I’ve ever beheld in the night sky. The trailing, manufactured constellation of radiant, equidistant satellites spreads internet signals across our planet, presumably amplifying digital connectivity. It also supports an insatiable greed, the dominating spirit that risks unthinkable emissions and sends billionaires to outer space for sport. My first Starlink encounter reminded me of raindrops suspended on a spiderweb; its perfect motion instilled a tranquilizing effect, a sublime bewilderment.
For her first solo exhibition with Patel Brown, Surabhi Ghosh presents a network of five lyrical works illustrating her long-standing dedication to incremental, monochromatic patterns that challenge our perception and emphasize the precarity of the systems that surround us. Working with principles of weight, volume, and density, the artist forms a body of site-responsive installations that explore the pliability of socially-determined borders and hierarchies. Applying these forces into simple gestures, Ghosh ushers an idiosyncratic metaphysics into the gallery space. In so doing, her versatile patterns offer audiences concurrent avenues for interpretation and calls them in to participate.
In the front space, viewers encounter Taken in, Taking on and Squaring Circles, two works that explore the phenomenological and psychological invitations of positive and negative space. Covering three walls, Taken in, Taking on presents an interconnected series of archways made of suspended black glass beads. Each strand is installed individually to create a stream of hypothetical passageways—impermanent opportunities representing a choice to be made. Squaring Circles, presented on the back wall, depicts a semicircle of square vinyl sheets bearing individual rounded cut-out forms. A rising sun punctuating a vacant horizon: Ghosh merges seemingly incongruous shapes, blurring discrete subjective distinctions and instead proposing a vastness that contradicts cycles of the routine or the rational.
In the back space, Layering and Adorn, around continue Ghosh’s examination of accumulation, geometry, and gravity. Newly-conceived armatures extending from the wall present Adorn, around as an emergent fixture, playing with depth perception. The exhibition’s titular work, By chance, choice, plan or force, is another installation composed of hand-strung beads, which this time appear counter-balanced over, and partially obscured by, a partition wall. Spanning material and abstract action, the title addresses the ambiguity of causality and the hybridity of compulsion. With only a partial view of the overall work, viewers are reminded that our experiences are always guided by some aspect of the unknown.
While Ghosh’s repetitions carry implications of maintenance and longevity, she cautions that their allure is not inert or morally neutral. Patterns are not innocent by virtue of their consistency. Rather, their intricate, incremental nature hinges on a muddier truth; that our focus oscillates between the constituent parts and the whole. To address the margin between the individual and collective is to acknowledge the discrete units that organize our world — hours, dollars, beads, etc. — without the certainty of how they will be valued and accounted for. Ghosh’s approach is not to bridge this gap with a reliable visual currency, but to coax out our awareness of it with elusive, unfixed forms that reflect our own collective flux.
— Danica Pinteric
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Les motifs les plus plaisants à regarder recèlent parfois des contradictions profondément sinistres. Je suis hantée par ma conscience lorsque j’admets que Starlink, la solution Wi-Fi céleste créée par l’infâme mégacorporation SpaceX, est l’un des plus beaux spectacles qui m’ait été donné d’admirer dans le ciel nocturne. La constellation artificielle de satellites irradiants et équidistants diffuse des signaux Web à l’échelle planétaire, amplifiant vraisemblablement la connectivité numérique. Elle soutient par ailleurs une cupidité insatiable, esprit dominant qui génère des polluants en quantité inimaginable et qui envoie des milliardaires dans l’espace pour le plaisir. À première vue, Starlink m'a fait penser à des gouttes de pluie suspendues à une toile d'araignée; son mouvement parfait a instillé en moi un effet tranquillisant, une perplexité sublime.
Dans le cadre de sa première exposition solo à Patel Brown, Surabhi Ghosh présente un ensemble de cinq œuvres lyriques, illustrant son dévouement de longue date envers les motifs monochromes évolutifs qui remettent en question notre perception et qui soulignent la précarité des systèmes qui nous entourent. Travaillant avec des principes de poids, de volume et de densité, l’artiste crée un corpus d’installations qui s’adaptent au lieu, lesquelles explorent la malléabilité des frontières et des hiérarchies socialement déterminées. En appliquant ces notions à des gestes simples, Ghosh introduit une métaphysique idiosyncratique dans l’espace de la galerie. Ce faisant, ses motifs polyvalents offrent au public des pistes d’interprétation concurrentes et l’invitent à participer.
En entrant, le public découvre Taken in, Taking on et Squaring Circles, deux œuvres qui explorent les invitations phénoménologiques et psychologiques de l’espace positif et négatif. Se déployant sur trois murs, Taken in, Taking on présente une série d’arcades interconnectées réalisées à partir de perles de verre noires suspendues à des fils. Chaque fil est installé individuellement afin de créer un flux de passages hypothétiques – des possibilités impermanentes représentant un choix à faire. Exposée sur le mur du fond, Squaring Circles constitue un quasi-cercle de feuilles de vinyle carrées, chacune comportant une découpe de forme arrondie. Évoquant un soleil levant ponctuant un horizon vide, Ghosh fusionne des figures apparemment incongrues, brouillant ainsi les distinctions subjectives discrètes et proposant plutôt une immensité qui contredit les cycles de la routine ou du rationnel.
Un peu plus loin, Layering et Adorn, around illustrent la poursuite de l’exploration de Ghosh quant aux concepts d’accumulation, de géométrie et de gravité. Récemment conçues, des armatures jaillissant du mur présentent Adorn, around comme un élément émergent, jouant avec la perception de la profondeur. L’œuvre éponyme de l’exposition, By chance, choice, plan or force, est une autre installation composée de perles enfilées à la main, cette fois contrebalancée par un mur de séparation et partiellement obscurcie par celui-ci. Désignant à la fois l’action matérielle et abstraite, le titre aborde l’ambiguïté de la causalité et l’hybridité de la contrainte. Puisqu’une seule partie de l’œuvre est visible dans son ensemble, le public se remémore à quel point nos expériences sont guidées par des aspects de l’inconnu.
Bien que les répétitions propres à Ghosh impliquent les idées de préservation et de longévité, l’artiste nous prévient que leur attrait est tout sauf inerte ou moralement neutre. Les motifs ne sont pas innocents en vertu de leur constance. Au contraire, leur nature complexe et évolutive repose sur une vérité plus trouble : notre attention oscille entre les parties constitutives et le tout. Le fait d’aborder la marge entre l’individuel et le collectif revient à reconnaître les unités subtiles qui organisent notre monde – les heures, les dollars, les perles, etc. – sans savoir avec certitude comment elles seront valorisées et comptabilisées. L’approche de Ghosh n’est pas de combler ce fossé à l’aide d’une monnaie visuelle tangible, mais de nous persuader à en prendre conscience à l’aide de formes insaisissables et non fixes qui reflètent notre propre mouvance collective.
– Danica Pinteric (traduit par Marie-France Thibault)
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Surabhi Ghosh is an artist and educator based in Montreal. She is Associate Professor of Fibres and Material Practices at Concordia University and is also the current Chair of the Department of Studio Arts in the Faculty of Fine Arts. Using repetitive processes and site-responsive installations, Ghosh exploits the tensions and imperfections in handmade textile patterns to give material and spatial form to cyclical narratives of pride and shame. Recent solo and duo exhibitions have been at Susan Hobbs Gallery (Toronto), Maison des arts de Laval, Confederation Centre Art Gallery (Charlottetown), Hawthorn Contemporary (Milwaukee, WI), and Heaven Gallery (Chicago, IL). Her work has been included in recent group exhibitions at the Musée d’art contemporain de Montréal, Gund Gallery (Gambier, OH), Stewart Hall Art Gallery (Pointe-Claire, QC), and the South Asia Institute (Chicago). She also curated a virtual exhibition for the Musée d’art contemporain de Montréal titled Intranarration, viewable online from 2023-2027.
Danica Pinteric is a curator and writer based in Tkaronto/Toronto, Canada. In 2022, she established Joys, an independent gallery for contemporary art, in the city's Wallace Emerson neighbourhood (Toronto). ..
Surabhi Ghosh est une artiste et une éducatrice basée à Montréal. Elle est professeure agrégée en Fibres et pratiques matérielles à l’Université Concordia et est également l’actuelle présidente du Département des arts plastiques de la Faculté des beaux-arts. À travers l’utilisation de processus répétitifs et d’installations in situ, Ghosh exploite les tensions et les imperfections des motifs en textile faits main pour donner une forme matérielle et spatiale aux récits cycliques de fierté et de honte. Ses récentes expositions solo et duo ont eu lieu à Susan Hobbs Gallery (Toronto), à la Maison des arts de Laval, à la Confederation Centre Art Gallery (Charlottetown), à Hawthorn Contemporary (Milwaukee, WI) et à Heaven Gallery (Chicago, IL). Son travail a été inclus dans des expositions collectives au Musée d’art contemporain de Montréal, à la Gund Gallery (Gambier, OH), à la Galerie d’art Stewart Hall (Pointe-Claire, QC), et au South Asia Institute (Chicago). Elle a également été commissaire d’une exposition virtuelle pour le Musée d’art contemporain de Montréal intitulée Intranarration, visible en ligne de 2023 à 2027.
Danica Pinteric est une commissaire et une autrice basée à Tkaronto/Toronto, au Canada. En 2022, elle a créé Joys, une galerie indépendante d'art contemporain, dans le quartier Wallace Emerson à Toronto.
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