Patel brown | The Belgo Building - 372 rue Ste-Catherine O, #412


Vanessa Brown | Twilight Flowers
…. 6 Apr - 20 May, 2023..6 Avr - 20 mai 2023….

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I used to think that holes, like words, were empty.
But now I think that they are
Full / Full / Full

- Vanessa Brown, That Other Hunger, 2022

Holes can be a portal or a trap; wholly practical or deeply esoteric. For burrowing animals, like crab or lobster, holes constitute protection, habitats, complete worlds. Found in space, black holes evoke awe and terror. Holes can be stand-ins for temporal shifts, like those that exist between waking and sleeping, or the way time is experienced differently, depending on your state of mind. 

Akin to the Looney Tunes portal that seems to open ad infinitum, in Twilight Flowers, Vanessa Brown invites us into a generous meditation on surreality, vastness, and vulnerability through the multivalent symbol of the hole. Adapted from the larger exhibition That Other Hunger, presented in 2022 at the Richmond Art Gallery, Twilight Flowers is a material and thematic departure for Brown. Known for her large-scale steel sculptures, this new body of work nevertheless echoes her ethos for theatricality, sensuality and research-based precision. Here, smaller metal objects exist alongside a series of photo collage prints, and a singular poetic film. 

While the materials may have changed, there remains a sculptural sensibility throughout the exhibition. For Brown, the process of editing moving images bears many similarities to sculpting. In the photo collage The Other Sun, we see clear thematic and formal throughlines, including reference to historical sculpture and the gaps contemporary discourse around them relies on and reproduces. In the titular work Twilight Flowers, the “eye petals’” perfect almond shapes have formal reverberations in her work with adornment, such as in Stained Glass Earring + Stand from 2018. 

As a sculptor, Brown is interested in presence over perfection. She chooses manual processes over industrial ones – the rougher lines an indication that she was there, that this is work. In a similar gesture, traces of Brown’s process emerge in her video That Other Hunger where repeated reference to language offers the sense that she is both grappling with the limits and possibilities of the media, and at the same time working along many of the same lines within them. 

Amidst profound meditations on memory and an existential reflection on the darker, more hidden parts of the human psyche, Brown muses: “I was trying to remember the way words work. . . I am trying to make an example of this experience/but the words are only leaving/an empty space around it.” 

In an interview from spring 2022, Brown describes how her interest in metal overtook other materials because of its capacity to “speak back.” Having temporarily retreated from dimensional sculpture for this exhibition, I can’t help but wonder: without relying on metal to speak to and for her, are we being given the rare honour of hearing her speak for herself?

  • Sarah Nesbitt

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J’avais l’habitude de croire, que les trous, comme les mots, étaient vides.
Mais maintenant je pense qu’ils sont
Pleins / Pleins / Pleins

- Vanessa Brown, That Other Hunger, 2022

Les trous peuvent être des portails ou des pièges; purement pratiques ou profondément ésotériques. Pour les animaux fouisseurs, tels que le crabe ou le homard, les trous offrent une protection, constituent des habitats, des mondes entiers. Dans l’espace, les trous noirs évoquent l’émerveillement et la terreur. Les trous peuvent se substituer aux décalages temporels, comme ceux qui existent entre l’éveil et le sommeil ou que l’on retrouve dans les différentes expériences du temps vécues selon notre état d’esprit.

Tout comme le portail des Looney Tunes qui semble s’ouvrir ad infinitum, dans Twilight Flowers (Fleurs crépusculaires), Vanessa Brown nous invite à une généreuse méditation sur la surréalité, la vastitude et la vulnérabilité à partir du polyvalent symbole du trou. Adaptée de l’exposition plus grande That Other Hunger présentée à la Richmond Art Gallery en 2022, Twilight Flowers est une rupture matérielle et thématique pour Brown qui est connue pour ses sculptures d’acier grand format. Ce nouveau corpus se fait néanmoins l’écho de sa vision de la théâtralité, la sensualité et la précision basée sur la recherche. Ici, ses objets de métal plus petits cohabitent avec une série de collages numériques et un film poétique.

Bien que dans cette exposition les matériaux aient changé, une sensibilité sculpturale perdure. Pour Brown, le processus de montage des images d’un film présente de nombreuses similitudes avec l’action de sculpter. Dans le collage photographique The Other Sun, nous voyons des fils conducteurs thématiques et formels évidents. Nous remarquons notamment une référence à la sculpture historique ainsi qu’aux lacunes que le discours contemporain reproduit à son égard et sur lesquelles il s’appuie.  Dans l’œuvre qui porte le titre de l’exposition, la forme d’amande parfaite de « l’œil pétale » a des réverbérations formelles avec son travail d’ornementation comme celui de l’œuvre Stained Glass Earring + Stand réalisée en 2018.

En tant que sculptrice, Brown s’intéresse plus à la présence qu’à la perfection. Elle choisit des processus manuels plutôt qu’industriels – les lignes irrégulières indiquent qu’elle était là, qu’il s’agit d’une œuvre. Dans le même ordre d’idées, des traces de son processus apparaissent dans la vidéo That Other Hunger où la référence répétée au langage donne l’impression qu’elle est à la fois aux prises avec les limites et les possibilités du support, tout en travaillant dans le même sens que lui.

Au milieu des profondes méditations sur la mémoire et d’une réflexion existentielle sur les parties plus sombres et cachées de la psyché humaine, Brown est songeuse : « J’essayais de me souvenir de la façon dont fonctionnent les mots … Je tente de faire de cette expérience un exemple / mais les mots ne font que laisser / un espace vide autour. »

Dans un entretien du printemps 2022, Brown décrit de quelle manière son intérêt pour le métal a surpassé celui pour les autres matériaux en raison de sa capacité à « répondre ». En ayant temporairement délaissé la sculpture dimensionnelle pour cette exposition, je ne peux m’empêcher de me demander : sans pouvoir se fier au métal pour parler en son nom et à sa place, avons-nous le rare honneur d’entendre l’artiste parler pour elle-même ?

  • Sarah Nesbitt (Traduit de l’anglais par Catherine Barnabé)

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Vanessa Brown works in sculpture, video and installation. Her work explores various ideas around craft, constructs of gender and labour, ideas of escape, gestures of comfort, and liminal spaces such as holes and dreams. She has exhibited in Canada, Germany, Luxembourg, Denmark, the USA and Mexico, with solo and two-person exhibitions at The Esker Foundation, Calgary; The Richmond Art Gallery, Richmond; Patel Brown, Toronto; Pangée, Montréal; The Western Front, Vancouver; The Armory Show, New York; and group exhibitions at the Vancouver Art Gallery, Vancouver; the Luxembourgish Institute for Artistic Research, New York; and Artpace, San Antonio. She has completed two public art projects within the City of Vancouver on xʷməθkʷəy̓əm, səlilwətaɬ, and Sḵwx̱wú7mesh land.

Sarah Nesbitt is a mother, writer, editor, and occasional curator based in Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. Her writing has been featured in various exhibition catalogues as well as in Flash Art Magazine, esse + arts and opinions, Canadian Art, Border Crossings, and Public Parking

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Vanessa Brown travaille en sculpture, vidéo et installation. Son travail explore diverses notions autour de l’artisanat, de la construction du genre et du labeur, de l’idée de la fuite, des gestes de confort, et des espaces liminaux tels que les trous et les rêves. Son travail a été présenté au Canada, en Allemagne, au Luxembourg, au Danemark, aux États-Unis et au Mexique. Elle a participé à des expositions en solo ou en duo à The Esker Foundation (Calgary, AB), à la Richmond Art Gallery (Richmond, CB), chez Patel Brown (Toronto, ON), à Pangée (Montréal, QC), à The Western Front (Vancouver, CB), à The Armory Show (New York); ainsi qu’à des expositions de groupe à la Vancouver Art Gallery, au Luxembourgish Institute for Artistic Research (New York) et à Artpace (San Antonio). Elle a réalisé deux projets d’art public dans la ville de Vancouver sur les territoires xʷməθkʷəy̓əm, səlilwətaɬ et Sḵwx̱wú7mesh.

Sarah Nesbitt est une mère, autrice, éditrice et commissaire occasionnelle basée à Tiohtià:ke/Mooniyang/Montréal. Ses textes ont été publiés dans de nombreux catalogues d’exposition ainsi que dans Flash Art Magazine, esse arts + opinions, Vie des arts, Canadian Art, Border Crossings, et Public Parking.

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